Histoire de la Capoeira

LA CAPOEIRA

La capoeira attire et fascine par sa beauté et son mystère. Art complet, c’est tout à la fois une danse, un combat, une musique, une prière et un rituel. Ses adeptes vivent, luttent et communient ensemble au travers de cette discipline.Developpe rythme, souplesse,force ,equilibre,cardio et expression corporelle.Aujourd’hui, dans la lignée de l’enseignement des grands Maîtres, la tradition de la capoeira s’enseigne dans presque toutes les grandes villes du monde occidental et de l’Asie, et des milliers de nouveaux adeptes découvrent chaque année la philosophie de vie et la beauté de cet art si particulier.La capoeira, condamnée jadis comme une menace sociale est aujourd’hui ambassadrice de la culture brésilienne.Le jeu se pratique au sein de la roda. Les partenaires y échangent des mouvements d’attaque et de défense dans un flot continu. Pendant le Jeu, les partenaires explorent leurs forces et leurs faiblesses en confrontant leur manque de connaissances, leurs peurs et leurs conditions physiques dans un défi joyeux et un processus constant d’amélioration personnelle.L’histoire de la capoeira commence au milieu du XVIesiècle, avec l’arrivée des premiers esclaves africains au Brésil pour la construction de l’empire des conquérants européens. Environ 40 % des Africains périssaient pendant le voyage et ceux qui arrivaient jusqu’au Brésil survivaient en moyenne 7 à 10 ans aux conditions d’esclavage et de vie dans les senzalas.Comme salaire, les esclaves recevaient, sans aucune compassion, les punitions les plus diverses et inimaginables. En réponse aux supplices subis, les esclaves assassinaient leurs oppresseurs, se suicidaient, évitaient d’enfanter… La résistance était aussi visible dans leurs cultes (dans la danse, la pratique du batuque, la prière, le chant). Les évasions étaient constantes et il en incombait aux capitaines do mato de capturer les évadés. C’est grâce à la dissimulation de leur foi et rites dans les chants et les danses, considérées comme des formes innocentes d’amusement, qu’ils survivaient et c’est de là que serait née la capoeira.Quand ils fuguaient, la terre plutôt aride était idéale pour lutter contre leurs poursuivants. La végétation basse, portant le nom de tupy caapuera, donna leurs noms aux guerriers et à leur combat : CAPOEIRA. Ils formèrent des quilombos, où ils vivaient selon leurs règles propres. Ces communautés étaient nombreuses et dans la région de Pernambuco et Alagoas, ils formaient une véritable nation connue comme Palmares. La capoeira est né dans les senzalas, elle est issue des évasions vers les quilombos et pour se défendre, les hommes opprimés ont fait de leur corps une véritable arme.Il est difficile de déterminer comment la capoeira est passée de la campagne à la ville car il n’existe aucune information historique entre le XVIe et le XVIIIe siècles. Par contre, au XIXesiècle, les principaux centres historiques de capoeira étaient Rio de Janeiro, Salvador et Récife. Initialement, c’était aux fêtes populaires qu’on retrouvait les capoeiristes, là où ils pouvaient oublier leur condition d’esclave.La renommée du capoeiriste augmenta avec le temps ; ils s’habillaient de façon particulière (pantalons large, chapeau de côté, anneau à l’oreille comme emblème de force et de courage) ; ils étaient mercenaires aux services de criminels et d’hommes politiques. Au début de 1850, la capoeira commença à être pratiquée par les membres de l’élite et par des étrangers. Pendant la guerre du Paraguay (1865-1870), beaucoup de capoeristes revenaient en héros grâce au sang froid et la ruse qu’ils démontraient au combat. Mais le capoeiriste de l’époque était considéré comme un criminel professionnel et en 1890, une loi interdisant les pratiques de capoeira fut votée.Cette situation dura jusqu’en 1932, lorsque Maître Bimba sortit la capoeira des rues et développa sa pratique dans les académies, où la classe moyenne et la bourgeoisie se précipitèrent. Le 9 juillet 1937, le gouvernement officialisa la capoeira. Et de là son ascension socioculturelle commenca : elle retourna sur la scène culturelle et commença à être pratiquée par des femmes et des enfants. En 1973, elle est reconnue officiellement comme le sport national et depuis, la capoeira ne cesse de se développer et se répandre à travers le monde.